Quelques explications de la vie de Sainte Consorce
Consorce a sans doute fréquenté la grotte de son père (Saint-Eucher, de l’ordre des sénateurs romains a été moine de l’abbaye des Lérins et ermite dans une grotte près de la Durance et il fut évêque de Lyon), lui apportant notamment sa nourriture. Mais surtout, elle va elle aussi, subir la toute-puissance autoritaire de son paterfamilias.
Après la mort de sa mère (Galla, issue de parents nobles) et de sa sœur (Tullia), elle reste seule sur le domaine familial formé de riches propriétés dans le pays d’Aigues. Elle reçut sans doute l’ordre paternel de se retirer dans un des domaines dénommé Mocton (ou Mathon vicus).
L’endroit correspond au village bas alpin de l’Escale situé en face de Château-Arnoux, sur la rive gauche de la Durance. L’Escale fut pendant l’antiquité un port fluvial important. On voit apparaitre le nom de l’Escale (Scala) dans les registres de donations reçues par l’abbaye de Saint-Victor de Marseille.
Il est ainsi écrit : » Pierre de Volonne… donne, de son propre alleu, aux églises de Sainte-Marie et de Sainte-Consorce qui sont fondées dans le lieu-dit Mandannus… deux nanses dans le dit territoire « .
Le texte datant de 1061, il est donc clair que le culte de Sainte Consorce est déjà bien établi à cette date, une église lui étant dédiée.
C’est qu’ici Consorce n’est pas resté inactive. Elle va aspirer, comme sa sœur, à la sainteté en se consacrant à Dieu et se dévouant pour les pauvres. Elle fonda un hospice (hospilaletum) pour les voyageurs et une église dédiée à Saint Etienne.
Selon Urbain de ViIlevielle, elle mourut à un âge avancé. Elle fut alors inhumée dans un sarcophage percé d’un trou, permettant aux fidèles de toucher les reliques.
On peut penser que sa réputation de sainteté était bien établie, car ses restes furent transportés à l’abbaye de Cluny ou sa dévotion fut très marquée.
La statue (avenue des combattants) érigée au printemps de 1892, en souvenir d’une mission prêchée en décembre 1891, sur un rocher qui affleure au centre d’un pré dominant un large panorama, là où elle se trouve encore en 2023. À l’origine, le bras de la sainte montrait le village de Sainte-Consorce pour demander à Notre-Dame de Fourvière sa protection (voir inscription sur le socle). Une première restauration dans les années 1990, car la tête de la statue avait été décapitée et retrouvée dans un chemin du village. Le bras bien abîmé avait été replacé replié sur la poitrine.
Au pied de la statue la chapelle Saint-Etienne.
– Extrait du Préinventaire des monuments et Richesses Artistiques de Sainte-Consorce – Département du Rhône :
Vêtue à l’antique, coiffée d’un voile et chaussée de sandales.
Au pied de la statue, se lit le nom de l’hospice qu’elle fonda en Provence, et on y voit sculpté une petite église qui rappelle l’oratoire de Saint-Étienne annexé à cet hospice.
Sculpteur né à Bessenay en 1840, décédé à Lyon en 1903.